vendredi 29 avril 2011

Audits internes : observer la réalité du terrain.


Dans cette entreprise, un protocole a été élaboré dans le cadre de la démarche santé et sécurité engagée depuis plusieurs mois. Ce protocole est relatif aux compagnies de transports qui livrent la société. Il concerne les modalités de circulation dans l’enceinte de l’entreprise, les modalités de chargements et de déchargements, etc.
Ce protocole est rédigé en Français bien entendu mais aussi en Anglais et en Allemand.
L’auditeur prend connaissance de ce protocole qui semble complet et bien documenté. Cependant, cet examen n’est pas suffisant. Il demande au responsable SST d’aller sur le terrain. Il se place vers l’entrée et à proximité du poste du gardien. Chaque chauffeur qui pénètre dans le périmètre surveillé doit s’arrêter devant la barrière et laisser une carte d’identité qu’il récupère à sa sortie.
Le premier camion qui arrive est immatriculé en Roumanie.
L’auditeur pose des questions :
- Comment le gardien vérifie-t-il que ce transporteur ci dispose du protocole ?
- Quelle langue parle ce chauffeur ?
- En quelle langue le gardien échange-t-il avec le chauffeur ?
- Quelles langues parle ce gardien ?
- Et les autres gardiens ?
- Comment font-ils pour s’assurer que les chauffeurs connaissent le protocole ?
- Comment font-ils pour s’assurer que les chauffeurs respectent ce protocole dans l’enceinte ?

Le responsable est incapable de répondre à ces questions.
En fait, il explique que le protocole a été envoyé aux transporteurs principaux qui sont référencés. Ceux-ci l’ont signé mais il ne sait pas comment cela se passe avec les chauffeurs et comment ceux-ci sont informés de ce document et de la nécessité de le respecter. Il s’interroge également sur le respect du protocole par les sociétés qui sont affrétées par ces transporteurs référencés. C’est le cas des quelques camions que l’auditeur a vu passer pendant sa station à la loge du gardien. Il pense qu’ils n’en ont pas connaissance.
Concrètement, de protocole il n’en était pas question à l’entrée. Le gardien communiquait par signes avec les chauffeurs étrangers et avait déjà bien des difficultés à expliquer qu’il leur fallait suivre le fléchage pour se rendre aux entrepôts et décharger leurs marchandises.

Il y a là une piste de progrès évidente que l’audité s’engage à mettre en œuvre.

Il ne sait pas comment mais il s’y engage.

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