vendredi 25 août 2017

ah non, pas encore le PDCA !!



Si !
Si, parce que c’est la clé d’un bon management des composantes de ton organisation (que tu les appelles fonctions, services ou processus, peu importe).
Je ne te fais pas l’injure de te croire ignorant de ce principe dont on attribue – faussement d’ailleurs – la paternité à Deming. En réalité c’est le père de la cybernétique, Norbert Wiener qui a évoqué le principe de l’auto amélioration à partir d’une boucle circulaire d’information (rétroaction). Il expliquait qu’un système intelligent, à l’instar des êtres vivants, doit modifier son comportement à partir de l’observation et de la mémorisation d’événements. Prévoir (avoir un but), faire, observer les effets, corriger.    
Il parait que nous sommes des êtres intelligents. J’en conclus que les entreprises dans lesquelles nous sévissons le sont aussi. Oui tu as raison, on peut parfois en douter.
L’intelligence en organisation devrait par conséquent se décliner comme suit :
         Prévoir, c’est-à-dire décider des résultats que l’on souhaite obtenir. Pour toi cela peut être prendre la place de ton chef, ou bien encore changer de voiture ou fonder une famille nombreuse (trois garçons et quatre filles). Pour ta boutique, cela peut être doubler son chiffre d’affaire dans les dix ans ou développer l’emploi localement. Et puis imaginer ensuite la manière de parvenir à ces fins.  
         Agir pour tenter, autant que faire se peut, d’atteindre ces résultats espérés. Ce n’est pas facile et il y a de très fortes probabilités pour que rien ne se passe comme prévu. C’est normal car à moins que tu sois doté d’un pouvoir de divination, nul ne sait de quoi demain sera fait, comme aurait dit ma chère grand-mère. Que dis-tu ? Quel est l’intérêt de faire des prévisions si l’on est certain qu’elles ne seront pas atteintes ? C’est l’objet de la troisième partie du cycle PDCA que tu vas découvrir dans les lignes ci-dessous.
         Observer les effets de nos actions, c’est-à-dire comparer les résultats obtenus et notre manière de fonctionner par rapport aux espérances que nous avions formulées lors de l’étape initiale de prospective. Toute l’astuce de ce cycle PDCA est ici. En effet, si nous n’avions pas fait de prévisions, nous n’aurions pas de modèle auquel nous comparer.
         Tirer un enseignement de cette comparaison c'est-à-dire rectifier le tir comme on dit dans l’armée.
Si toutes les composantes de ton entreprise fonctionnent sur ce principe, ton grand chef suprême n’a plus qu’à proposer les résultats qu’il attend et, de temps à autre, s’assurer que toutes les composantes de son organisation travaillent pour aller dans la bonne direction. Bien entendu, les résultats dont il est fait état ci-dessus sont les fruits du travail de toutes les ressources existantes. Je ne parle pas de qualité uniquement mais de qualité ET de quantité. Vite fait et bien fait sont les clés de la performance, tu le sais bien.  
   

lundi 8 mai 2017

La compétition est-elle génératrice de performance ? Suite



Cette manière d’exprimer la performance (en termes de marchés et de concurrence), outre qu’elle se complique du fait qu’il faut connaître celle des concurrents en question (ce qui implique une activité de veille, certes parfois utile mais pas toujours aisée) ne garantit pas la victoire parce que mes concurrents, hein, ils ne nous feront pas de cadeau. Eux aussi vont se battre pour emporter la compétition.
Nous nous battrons aussi me dis-tu et c’est le secret de l’amélioration.
Permets-moi d’en douter.
Demande autour de toi, dans les bureaux et dans les ateliers de ta boutique pourquoi les gens travaillent et ce qui les motivent (si par hasard il existe un motif). Demande aux employés et aux opérateurs s’ils bossent pour que ton entreprise ou ta compagnie soit la première du monde.
Tout cela est un peu compliqué à gérer et, de plus, ce n’est pas gratifiant pour le personnel qui ne voit pas toujours de récompense à ses efforts si nous n’atteignons pas nos objectifs (si je suis second).
Personnellement, je préfère exprimer une performance en termes de progrès internes. Je me battrai contre moi même à la manière d’un sportif qui améliore sans cesse ses capacités. Dans ce cas, mes progrès dépendront uniquement des mes efforts et de mes capacités (celles de l’ensemble des personnels bien entendu).
Cela n’empêche pas de comparer mes propres résultats à celui des concurrents mais avec un état d’esprit de compétition différent.
Enfin, cette manière de penser n’est absolument pas compatible avec le fonctionnement des services publics. Et pourtant, il est question de performance dans ces organisations.  Il faut donc que nous abordions la performance d’une autre manière que celle liée à la compétition. Ce qui ne nous empêchera pas de nous comparer aux autres et de faire un peu de benchmarking pour le bien  de tous.
Un de mes gourous (François Cavanna) disait : "J'adore gagner mais je déteste que les autres perdent." J'aime bien ! 
    
      

mardi 2 mai 2017

La compétition est-elle génératrice de performance ?




Exprimer une performance (ou des performances) en termes de compétition avec les concurrents ou en termes de marchés ne passionne que les managers et quelques cadres proches du pouvoir.
Pour ces managers en effet, la performance consiste très souvent à exprimer un rang par rapport aux autres. « Je veux être le numéro un de la production de cacahuètes. »
Cette attitude est une réminiscence de l’école qui nous a appris, entre autres, ce que devait être la vie plus tard. Un champ de bataille, une jungle où le plus fort mange le plus faible. Nous avons retenu cette leçon. Pour s’en sortir, il faut travailler dur mais surtout, il faut être le meilleur. Tu dois être le premier de la classe.

La compétition en interne (entre chefs de services, entre collaborateurs, entre chefs de projets) ou en externe (avec les concurrents) n’est pas un facteur d’émulation et de motivation. Ceux qui croient encore aux vertus de la compétition sont uniquement les premiers de la classe. Nous allons dire : les trois premiers. Ensuite la grande masse des compétiteurs, ceux qui arrivent après, ne sont pas motivés par les résultats de la course (ils ne sont jamais montés sur le podium (qui ne comporte que trois places je te le rappelle au passage)). Nous savons bien que, dans une compétition, il y a très peu de gagnants (qui profitent réellement des efforts fournis en termes de promotion ou de gain financiers). Tous les autres ont travaillé en pure perte. Sans récompense. Et cela, nous le savons tous depuis notre tendre enfance nous qui faisons partie de la masse des non gagnants (je continue à dire « nous » mais tu as compris que je parle surtout de toi). En conséquence, nous en avons tiré une autre leçon, celle qui consiste à ne pas trop faire d’efforts lorsque nous sommes certains de ne pas figurer parmi les trois premiers de la course.