Cette manière d’exprimer la
performance (en termes de marchés et de concurrence), outre qu’elle se complique du fait qu’il faut connaître celle des
concurrents en question (ce qui implique une activité de veille, certes parfois utile mais
pas toujours aisée) ne garantit pas la victoire parce que mes concurrents, hein,
ils ne nous feront pas de cadeau. Eux aussi vont se battre pour emporter la
compétition.
Nous nous battrons aussi me
dis-tu et c’est le secret de l’amélioration.
Permets-moi d’en douter.
Demande autour de toi,
dans les bureaux et dans les ateliers de ta boutique pourquoi les gens travaillent et ce qui
les motivent (si par hasard il existe un motif). Demande aux employés et aux opérateurs s’ils
bossent pour que ton entreprise ou ta compagnie soit la première du monde.
Tout cela est un peu
compliqué à gérer et, de plus, ce n’est pas gratifiant pour le personnel qui ne
voit pas toujours de récompense à ses efforts si nous n’atteignons pas nos
objectifs (si je suis second).
Personnellement, je préfère
exprimer une performance en termes de progrès internes. Je me battrai contre
moi même à la manière d’un sportif qui améliore sans cesse ses capacités. Dans
ce cas, mes progrès dépendront uniquement des mes efforts et de mes capacités
(celles de l’ensemble des personnels bien entendu).
Cela n’empêche pas de
comparer mes propres résultats à celui des concurrents mais avec un état
d’esprit de compétition différent.
Enfin,
cette manière de penser n’est absolument pas compatible avec le fonctionnement
des services publics. Et pourtant, il est question de performance dans ces
organisations. Il faut donc que nous
abordions la performance d’une autre manière que celle liée à la compétition.
Ce qui ne nous empêchera pas de nous comparer aux autres et de faire un peu de
benchmarking pour le bien de tous.
Un de mes gourous (François Cavanna) disait : "J'adore gagner mais je déteste que les autres perdent." J'aime bien !