samedi 18 mars 2017

Prises de décisions et risques



Le manager a été créé pour prendre des décisions. C’est un de ses rôles majeurs. Une décision est un choix. Un choix engage l’avenir. Un avenir parfois lointain. Le manager doit faire des choix afin que nous existions encore après demain. Auguste DETOEUF déclarait dans un de ses ouvrages au titre surprenant écrit dans les années trente "Les propos d'Oscar Barenton confiseur":

 « Que l’ouvrier pense à son travail, le contremaître au travail du lendemain, le chef d’atelier à celui du mois suivant, le chef de service à l’année qui vient et le directeur à ce que l’on sera dans cinq ans. »

 Chacun à son niveau prend des décisions. Au niveau des directions, une décision est lourde de conséquence. Tu sauras que tu as eu raison dans trois quatre ou cinq ans. Parfois plus. Si tu as fait le mauvais choix : catastrophe. Aussi, pour réduire ce risque, tu souhaites des outils d’aides à la décision. De nombreux chercheurs se penchent sur cette épineuse question. Apparemment, l’outil miracle n’est pas encore trouvé. En général, les méthodes existantes ne sont applicables que dans des situations classiques routinières pour lesquelles tu as des informations qui te permettent de faire pencher la balance d’un coté ou de l’autre. Ces situations ne sont pas très compliquées. Des décisions qui peuvent être prises sur la base d’informations fiables, te permettant de ne pas te tromper, ne sont plus de vraies décisions.

Lorsque tu disposes de toutes les informations qui te permettent de prendre de bonnes décisions, le concept même de décision disparaît. En effet, tous les jours tu prends des décisions comme par exemple de payer le troisième tiers, de porter la voiture au garage pour une révision, etc. Cependant, ces décisions n’en sont plus vraiment puisque tu as des outils (des règles) qui t'aident à les prendre. Hélas, lorsqu’une vraie décision est à prendre, tu ne trouves dans ces cas là aucun outil à ta disposition. C’est à ton intuition, à ton expérience (ce qui revient au même), bref, à ton pifomètre que tu fais appel. Et c’est la fiabilité de cet outil admirable qui fait la différence entre les bons et les mauvais chefs.
     

vendredi 10 mars 2017

Les indicateurs et tableaux de bord : tout va bien !



Les indicateurs et les tableaux de bord ont pour première utilité d’évaluer des performances mais en second lieu de juger de la capacité des managers à obtenir des (bons) résultats.
La conséquence de cette analyse de ces résultats par l’instance hiérarchique supérieure est, tu t’en doutes un peu, la louange ou la critique, la carotte ou le bâton, bref, la promotion ou la punition pour ta pomme.
Or carrières exceptionnelles appartiennent à ceux qui ont obtenu en permanence et régulièrement des résultats exceptionnels. Hélas, nous ne sommes pas tous des êtres exceptionnels (je parle pour toi bien évidemment) et de ce fait, tes résultats ne sont pas toujours au beau fixe. Il arrive que parfois, des événements indépendants de ta volonté, t’empêchent d’atteindre les objectifs majeurs qui t’ont été fixés. Tu n’es pas coupable de la hausse du pétrole, des erreurs humaines, de la mauvaise transmission des informations, de l’incompétence hélas de certains de tes collègues, du manque de zèle d’autres, ni des imprévus qui te tombent sur la tête et que tu n’as pas le temps de traiter, ni des problèmes que tu ne sais pas résoudre dans l’immédiat.
Que faire ?
Facile, tu n’es pas dénué de tout bon sens ni d’intelligence pratique.
Tu vas mettre en place des indicateurs et des tableaux de bord qui montreront que tu es performant (se reporter aux messages précédents).
     

mercredi 1 mars 2017

Les indicateurs fous : baissez la barre, elle est trop haute !




Impossible de passer cette méthode sous silence. Elle permet de mettre au vert nombre d'indicateurs de performances. Et en plus, elle est autorisée par tes chefs puisqu’ils la pratiquent eux mêmes pour le plus grand bonheur de leur plan de carrière.

Mais foin d’explications, le mieux est que je te donne la reproduction d’un compte rendu (réel et authentique je te le jure) d’une revue d’un comité de direction d’une grande entreprise de gestion immobilière. Je t'assure que je n’en ai pas changé une ligne. Une petite explication d’abord pour les lecteurs béotiens en matière de gestion locative : le taux de vacants est le pourcentage d’appartements inoccupés. Il faut naturellement que ce taux soit le plus faible possible.


Taux de vacants sur 12 mois : Résultats de l'année 2015 :


Objectif : 1.05%

Réel : 1.20%

Taux de vacants sur 12 mois : Résultats de l'année 2016 :

Objectif : 1.24%

Réel : 1.23%

Commentaires du compte rendu du Codir de 2016 : "le taux de vacants à 12 mois s’établit à 1.23% soit une évolution défavorable par rapport à la même période de l’an passé mais en conformité avec l’objectif de cette année"


C’est-y pas beau ça ?

Tu as pigé l’astuce, ce n’est pas très compliqué. Si tes résultats d’une année ne sont pas dans l’objectif prévu ou si tu sens que la situation va se dégrader l’an prochain, change d’objectif. Sois un peu moins ambitieux et ton patron en fin d’année te félicitera pour avoir pressenti cette baisse de résultats qui n’était pas aussi visible que cela à l’époque.

Bravo !

Quel flair !

Quelle intuition !

Quel don de visionnaire !