lundi 28 février 2011

Management : mettre de l'ambiance.


Vous n’êtes pas là pour rigoler nous disaient autrefois nos (petits) chefs et il est vrai que l’étymologie du mot « travail » accuse un poids du passé plutôt négatif (travail signifiant « torture »).
Nous pourrions peut être enfreindre ces recommandations et essayer de mettre en place une bonne ambiance de travail qui est un facteur d’efficience dans l'activité d’une équipe. Il ne s’agit pas de se marrer toute la journée et d’en oublier de bosser. Non, il s’agit de faire comme les sept nains de Blanche Neige, de « siffler en travaillant, lalala lala, etc. ». Comme moi vous avez vu ce film douze fois quand vous étiez petite fille ou petit garçon.
On peut évoquer quelques attitudes qui générèrent une bonne ambiance. Il y a bien entendu le partage des bons moments (anniversaires, naissance, mariages, etc.) avec un gâteau et un jus de fruit (ben oui quoi !) partagé entre les membres de l’équipe. Ce n’est pas une perte de temps sauf si vous leader vous pensez que rester au travail une demi-heure après l’horaire officiel pour boire un pot avec l’équipe c’est une situation intolérable du point de vue syndical. Il faut donc promouvoir ces instants et si ce n’est pas une habitude, instaurez là gentiment en commençant par souhaiter un bon anniversaire à vos équipiers (vous avez accès à leurs dossiers personnels non ?). Il faut bien sûr le faire avec sincérité (c’est un détail majeur car un leader ne doit pas être un faux-cul, pardonnez l’expression). Vous verrez alors que petit à petit, les personnels vont apporter une bouteille ou une tarte maison et vous aurez gagné une première manche dans la bataille contre le (mauvais) stress.
A l’inverse, il faut savoir aussi partager les mauvais moments. Nous avons tous une vie personnelle souvent ignorée des collègues de travail et surtout de la hiérarchie. Nous passons tous par des moments difficiles (décès dans la famille, soucis plus ou moins graves avec les enfants, des parents qui vieillissent et qui posent problèmes, ennuis de santé, j’en passe et des, comme on dit, meilleures).
Le leader digne de ce nom, sait détecter le matin quand ses équipiers arrivent au boulot s’ils sont en forme ou non. Cela suppose bien entendu que le leader les accueille, leur dise un petit bonjour et ce faisant évalue leur forme physique et mentale.
On n’est pas là pour ça nous dites vous ?
Vous êtes là pour quoi alors en tant que personnel encadrant ?
Lorsque l’on confie de simples machines à un responsable d’atelier, il les bichonne, il les nettoie, il les entretient ou les fait entretenir, il vérifie qu’elles fonctionnent en mode normal et non en mode dégradé, bref, il s’en occupe.
Et vous à qui l’on a confié des êtres humains, il ne vous vient pas à l’idée de leur passer un petit coup de brosse pour que le poil brille ?
Vous nous inquiétez beaucoup !!
Bref, si vous êtes un bon leader et que vous détectez un problème, parlez-en. Et agissez ! Sans trahir un secret en clamant à tous vents que le mari de votre collègue Jeanne est parti vivre une nouvelle jeunesse avec la fille de sa meilleure amie, vous expliquez à l’équipe que Jeanne n’est pas en forme aujourd'hui parce qu’elle à des problèmes dans la famille et que chacun doit l’aider. On peut ainsi la décharger d’une partie de son travail, contrôler avec elle certaines activités importantes pour éviter tout risque d’erreur, etc. On peut, et ce n’est pas le moindre intérêt, la réconforter et la soutenir. Il faut arriver à ce que l’équipe forme une entité soudée.
L’ambiance de travail, c’est aussi de la bonne humeur constante. On parle bien dans les entreprises aujourd'hui d’amélioration permanente. Instituons la bonne humeur permanente. Un leader générateur d’angoisse pour ses équipiers, lesquels se demandent chaque matin dans quelle humeur il ou elle va arriver doit être destitué immédiatement. Rien de plus pénible que ces chefs qui imposent leur mauvaise humeur aux collaborateurs.

vendredi 25 février 2011

Audits internes : de la bonne utilisation d'un mot magique.


Vous connaissez le mot magique à utiliser sans modération ?
Je veux parler du mot « concrètement » qui permet d’aller dans le détail d’une situation et de chercher le factuel.
Il s’agit cependant de l’utiliser à bon escient. Quand vous entamez un sujet de discussion avec un audité, votre première question ne doit pas contenir ce terme. C’est lorsque l’audité vous répond de manière trop abstraite ou évasive que vous le conduirez à être plus précis en employant le mot en question.
- Comment se passe la mise en place des repas ?
- Nous servons les résidents à partir de midi et nous avons quelques déjeuners en chambre.
- Concrètement, comment installez-vous les résidents, quelles places leurs attribuez-vous ?

Si vous utilisez le mot « concrètement » à la première question, votre interlocuteur aura le sentiment qu’il est taxé dès le départ d’une incompétence à s’exprimer clairement.
- Pouvez-vous nous expliquer concrètement comment se passent les repas ?

Vous avez saisi la subtilité ?
Non ?
Pffff !

mercredi 23 février 2011

Sécurité : le badge, une bonne pratique.


Dans cette collectivité, un service s’occupe du nettoyage quotidien des locaux. Les personnels travaillent le soir, lorsque les bureaux sont vides. Ils ont été formés aux diverses pratiques de leur métier. Les responsables de ce service pratiquent régulièrement des audits auprès de ces personnels pour s’assurer de la connaissance des consignes, de l’application des bonnes pratiques et du respect des règles notamment en matière de santé et de sécurité au travail. Or, les derniers audits montrent que les intéressés ont un peu de mal à mémoriser les numéros d’appel d’urgence (pompiers, police, chefs de service, etc.). Ils savent où on peut les trouver bien entendu mais pour des raisons de réactivité, il vaudrait mieux qu’ils puissent les composer très rapidement en cas de problème. Une idée à permis de trouver une solution simple : tous les numéros sont notés sur un badge que les employés doivent agrafer à leurs blouses de travail.
Pas mal, non ?

lundi 21 février 2011

Management : donner du sens au travail.


Il est intéressant de revenir à des principes de bon sens et d’abord de se poser la question de notre mission. Nous exerçons une activité et nous l’avons apprise de la personne que nous avons remplacée ou d’une ancienne qui nous apprend le métier. On nous a expliqué par le menu tout ce que nous devions faire dans une journée ou dans une semaine ou dans un mois. Hélas, on a oublié de nous dire quel était le but ou la finalité de notre travail. Lorsque je travaille chez un assureur (ou que je suis assureur moi même), mon boulot ne consiste pas à vendre ou rédiger des contrats ou des constats de sinistre. Mon boulot a pour finalité de permettre à mes clients de ne pas se retrouver dans des situations inacceptables (dans la mouise aurait dit ma chère grand mère) en cas par exemple d’accident de la vie. Je vais donc orienter mes activités de manière à ce qu’elles aillent dans le sens de cette finalité. Si je suis conducteur de bus, je ne fais pas que tourner le volant de ma machine et actionner les pédales de frein et d’accélérateur. La finalité de mon boulot est de conduire mes clients à destination en toute sécurité, avec ponctualité et un minimum de confort (de conduite par exemple).
Retrouver sa finalité permet de retrouver le sens de son travail et de lui conférer une plus grande valeur aux yeux de celui qui l’exerce comme aux yeux de celui qui en est le bénéficiaire.
Retrouver sa finalité permet d’aller bien au-delà de la simple activité exercée. Le joueur champion de tennis, s’il ne considère que son activité (taper dans sa baballe des heures durant chaque jour de la vie) sera, même lui, bien vite démotivé.
Le prof d’anglais, s’il ne considère que son activité (répéter les mêmes exercices des années durant devant un parterre d’élèves dont la moitié se fiche éperdument de ce qu’il raconte) sera bien vite démotivé.
Le chirurgien qui opère trente (je ne connais pas les chiffres mais il parait que c’est impressionnant) appendicites par jour, s’il ne considère que son activité (tripoter des bouts de viande et trancher dedans) doit quelquefois s’ennuyer un peu et pourrait être très vite démotivé.
Certains de ces métiers ont un statut, une renommée, et peuvent engendrer une célébrité ou une gloire qui permettent de vaincre l’ennui et la répétition des activités. Pour ceux qui exercent des métiers ordinaires comme vous et moi, retrouver le sens du travail et du service aux autres sera un levier de motivation important.

Donner du sens au travail, c’est donner de l’importance à tous les postes. Bien entendu il y a une hiérarchie, bien entendu il y a des différences de salaires, bien sûr il y a des boulots plus agréables que d’autres. Si nous prenons l’exemple d’une maison de retraite, une personne qui bosse dans un bureau avec la photo de la maison, de la famille et du petit chat est plus confortablement installée que celle qui récure les pieds de la table de la salle à manger, qui mets les mains (avec des gants mais quand même !) dans la m… ou dans les expectorations des clients ou bien encore celle qui encaisse des insultes voire parfois des coups.
Il est possible de valoriser les métiers difficiles et il faut le faire. Les mineurs de fond n’étaient pas peu fiers de leur travail.
Le sens et l’importance d’un travail sera perçu par un collaborateur s’il est considéré comme une personne essentielle de l’organisation. Et comment peut-on lui montrer son importance collective ? En lui demandant son avis, en le consultant à l’occasion d’un problème à traiter, en ne l’écartant pas d’une réunion de travail, en lui expliquant les conséquences d’une erreur ou d’une inattention.

Le sens du travail sera perçu si on va au delà de la simple activité. Dans cette même maison de retraite, on expliquera à l’agent des services hospitalier (l’ASH) qui s’occupe du nettoyage et du ménage que son boulot sert à préserver la sécurité des vieilles personnes (pas de sol glissant), à préserver leur santé (hygiène) et à améliore l’environnement (propreté des murs, odeur agréable, etc.). Son métier ne se limite pas à récurer le sol.

vendredi 18 février 2011

Audit interne : quelle est la loi ?


Dans le génial bouquin d’HG WELLS, « L’ile du Dr Moreau », il est question d’un médecin fou qui transforme à coup de scalpel des animaux pour leur donner un statut d’êtres humains. Sitôt façonnées, ces créatures s’empressent d’oublier leur semblant d’humanité pour retourner à leur état d’origine. Le brave (!) docteur est ainsi obligé de leur rappeler en permanence les termes d’une loi qu’il a élaborée et qu’il tente de leur imposer.
• Ne pas courir à quatre pattes
• Ne pas manger de viande, etc.
Il s’assure en permanence que cette loi est connue en posant la question :
- Quelle est la loi ?
Un auditeur avisé pourrait s’inspirer de cet exemple en questionnant :
- Quelle est la règle ?
- Quel est le modèle ?
Parce que les audités retournent souvent à leur état naturel d’êtres de routine qui oublient pourquoi (et pour qui) ils travaillent.
- Ben quoi, on a toujours fait comme ça !

mercredi 16 février 2011

Management : dis papa, c'est quoi un chef ?


C’est quelqu’un qui dirige une équipe et qui oublie de définir des règles et des principes de fonctionnement afin que nul ne puisse travailler sans lui demander son avis (qui varie dans le temps et selon son humeur). De ce fait, il est donc indispensable.
C’est quelqu’un qui guette la moindre connerie de ses subordonnés afin de faire prendre conscience aux intéressés de leur incompétence notoire et de leur signifier la chance et le bonheur d’avoir à leurs cotés un chef infaillible et omniprésent.

lundi 14 février 2011

Management : motivation, des pratiques pour le moins mortelles.



Bon d’accord, ce sujet est une tarte à la crème et pourtant, il demeure d’actualité lorsque l’on parle de souffrance au travail et de performance. La motivation est la clé du bien être au boulot et de la productivité. Et ne venez pas me bassiner avec ce mot. Ce n’est pas un gros mot et ceux qui pensent que la productivité est un facteur d’aliénation de l’individu et que pour être heureux au travail et vivre dans une société de développement durable (ou de décroissance) il ne faut plus être productifs se trompent. Tant que nous aurons besoin d’objets et de services pour vivre confortablement (un minimum), il faudra des idiots pour travailler et fabriquer les objets en question ou rendre lesdits services.
Lorsque l’on est productif, on effectue un travail vite fait et bien fait. Si pour réaliser une révision de votre installation de chauffage, l’artisan met trois heures au lieu d’une (il glande un peu pour ne pas se fatiguer), il a passé trois heures de sa vie au boulot.
S’il met une heure seulement, il aura passé une heure de la même vie au boulot. Ensuite, soit il continue de bosser, soit il va se balader. La productivité lui aura permit de faire autre chose à son choix selon le type de société qu’il souhaite (plus de temps libre et moins d’argent ou plus d’argent et moins de temps libre).
- Pardon, vous voulez plus d’argent et plus de temps libre ?
- Quel âge avez-vous ?
- Et vous croyez encore à papa Noël ?
- Parce que si vous ne disposez pas d’une fortune personnelle, il vous faudra hélas donner (du travail) pour recevoir (du bien être).
Bref, la performance est possible sans qu’elle génère de mauvais stress à condition d’être motivé.
Or moi qui ne suis ni psychologue, ni sociologue et n’exerce aucune profession honorable se terminant par ce suffixe mais qui travaille dans de nombreux organismes, je fais le constat suivant :
Lorsque les gens sont heureux de vivre, lorsqu’ils sont motivés, il existe TOUJOURS un certain nombre de facteurs présents dans leur environnement de travail.
Cette liste d’éléments n’est pas exhaustive bien entendu et je le répète ceci n’a aucun caractère scientifique.
La voici :
• Le travail a un sens.
• L’ambiance est bonne.
• Le personnel a du pouvoir.
• Le personnel est respecté.
• Le personnel est reconnu et valorisé.
• Les gens travaillent vraiment en équipe.
• Les responsables donnent l’exemple.
Or dans la plupart des cas, les managers, directeurs, chefs, agents de maitrise, et autres encadrants, autrement dit toutes les personnes qui ont une responsabilité d’une équipe petite ou grande, se comportent exactement comme si leur mission était de démotiver leurs équipiers.
C’est mortel non ? Je pique ce qualificatif à Christian Oyarbide (mortel management).
Je propose quelques approches concrètes dans les messages suivants.
Patience.

dimanche 13 février 2011

Gestionnaire Borg : le retour !


Good news : Le blog (pardon, le blogue) du gestionnaire Borg est de retour après deux mois d'absence. Ahhhhh, on se sent mieux.

vendredi 11 février 2011

Audit interne : évaluer le QI de votre entreprise.


Depuis quelques temps, il est d’usage de considérer les entreprises comme des organismes vivants. C’est très juste et c’est très pertinent car notre monde évolue de plus en plus vite et, comme un être doué de vie, l’entreprise doit s’adapter aux changements de son environnement. Si elle ne le fait pas, elle disparaît. Plus ou moins vite. Il parait que cette faculté d’adaptation au milieu environnant est la définition même de l’intelligence. Je ne raconte pas de bêtise, la preuve, c’est dans le dictionnaire. Le Petit Larousse (grand format (on ne rigole pas avec les recherches documentaires)) nous dit :
« Intelligence : aptitude à s’adapter à une situation, à choisir en fonction des circonstances ; capacité de comprendre, de donner un sens à telle ou telle chose ».
Une entreprise intelligente est une entreprise qui dure. Une entreprise intelligente est en conséquence une entreprise qui pense au futur, qui écoute son environnement et qui s’adapte en permanence aux évolutions de cet environnement. Alors se pose une question qui a son importance.
- Qui peut évaluer l’intelligence de l’entreprise ?
Pour un être humain, il existe des batteries d’outils et de tests de toutes natures. Même si parfois on peut douter de leur fiabilité ils donnent cependant quelques informations significatives.
- Pardon, que dites-vous ?
- Il existe des diagnostics qui donnent de telles évaluations pour les entreprises !
D’accord mais dans les conditions difficiles d’aujourd'hui, une société intelligente (qui veut durer) ne peut être pas se payer un diagnostic effectué par un prestataire compétent tous les ans. Ce serait rigolo qu’elle meure parce qu’elle aura dépensé trop d’argent pour mesurer son intelligence.
Et si l’on admettait que les audits internes peuvent être des tests de QI (Quotient Intellectuel (si vous ne connaissez pas la signification de ce sigle votre présence dans un article où il est question d’intelligence me parait superflue)) ?
Si on admettait que la performance d’une entreprise réside dans sa capacité à durer de manière efficiente ?
Si on admettait de remplacer intelligence par performance ?
Autrement dit, l’audit interne nous permettrait de répondre aux questions suivantes :
- Si l’entreprise est un être vivant, est-elle intelligente ?
- Et si elle est intelligente, peut-on évaluer le niveau de cette intelligence ?
Et comme ce niveau ne peut pas se situer au top (il n’y a pas d’entreprise parfaite de la même manière qu’il n’y a pas d’être vivant parfait (à part moi bien entendu, merci de me le rappeler)), peut-on envisager quelques pistes pour améliorer cette intelligence ?
- Pardon ?
- Je ne réponds pas aux questions que je pose ?
- J’ai pas envie !

mercredi 9 février 2011

Qualité : ah la crise !


Une démarche qualité ne consiste pas à fournir un niveau de prestations supérieur par rapport à celles habituellement vendues. Pour être plus clair, une démarche qualité consisterait alors à apporter un plus, à mettre par exemple un peu plus de beurre dans la cancoillotte (message pour les Francs Comtois) ou à mettre du chêne dans la charpente de votre maison au lieu de sapin. Il est bien évident qu’une telle approche engendrerait des travaux supplémentaires et nécessiterait des moyens supplémentaires. Si l’on envisage ainsi le management de la qualité, il est bien évident que, en période crise, une réduction des moyens entrainerait une réduction de la qualité des prestations fournies. Pour les collectivités, une réduction de budget se traduirait alors par un service réduit à l’usager.
Peut être pourrions-nous appréhender le management de la qualité sous un autre angle, si ce n’est déjà fait par quelques un d’entre nous.
La qualité consiste à définir exactement la prestation attendue par le client ou l’usager afin qu’il n’y ait pas d’incompréhension ou de litige entre les parties lorsque la prestation ou le service sont rendus. Lorsque les attentes des clients sont identifiées, on lui dira ce qu’on peut lui donner pour le prix prévu, étant entendu que nous devons faire tout notre possible pour éliminer tout gaspillage dans la production de la prestation attendues.
En ce qui concerne les collectivités ou les services de l’état, le prix n’est pas fixé entre contribuable et agent et c’est ce qui rend cette approche plus difficile. Néanmoins, on peut définir la prestation attendue et l’expliquer. C’est ce qui est fait lorsque les services publics sont sous traités à des prestataires extérieurs. On leur donne un cahier des charges et on décide d’un prix.
Si notre budget est revu à la baisse, on va d’abord essayer de s’organiser pour fournir le même niveau de prestation en éliminant, si cela est encore possible, les activités sans valeur ajoutée directe (ne conserver que les tâches majeures et essentielles) ou bien ou va supprimer certaines caractéristiques du service ou le supprimer carrément si cela n’est pas une obligation réglementaire (c’est le cas des compétences non obligatoires des collectivités).
Dans ce cas, il faut alors informer les clients (ou usagers) de la nature des nouvelles prestations afin qu’il n’y ait pas tromperie sur la marchandise fournie.

lundi 7 février 2011

Processus : un peu de culture que diable !



Les exigences en matière de processus des dernières versions des normes ISO 9001 ont généré d’innombrables commentaires, articles et ouvrages sur le sujet. Les avis sont partagés quant aux dispositions à mettre en œuvre en raison de l’incompréhension du terme « processus ». Ce mot était déjà utilisé dans les versions précédentes (maitrise des processus) et de plus, la définition du dictionnaire n’a pas aidé à faciliter sa compréhension. Le mot « processus » signifie :
« Suite des différentes phases d’un phénomène ».
Il signifie également :
« Suite continue d’opérations aboutissant à un résultat ».
Cette définition (officielle) induit le fait qu’un processus est une suite d’opérations (avec une chronologie). Si on cherche dans ce même dictionnaire français des synonymes du mot « processus », on trouve le terme « procédure ». La confusion est donc totale et il est fréquent d’entendre encore confondre ces deux termes dans les organismes qui ont mis en place une approche processus. Si le dictionnaire les associe, cette confusion est naturelle.
De plus, pour enfoncer encore le clou, dans le langage et les habitudes de l’industrie, le mot « processus » est souvent associé avec un presque homonyme qui est le mot « process » d’origine anglo saxonne. Or, la traduction de « process » et « procédé » et non pas « processus ».
Les définitions de « Procédé » sont les suivantes :
« Façon d’agir, de se comporter.
Technique, moyen utilisé de façon systématique.
Moyen, méthode destinée à faire quelque chose à obtenir un résultat. »
Pour ceux qui aiment l’étymologie, on peut rechercher les origines latines des deux mots :
Processus : du latin « processus » qui veut dire « Qui a été avancé ».
Précédé : du latin « procedere »qui veut dire « Avancer ».
Et voila, la boucle est bouclée et on comprend maintenant que de nombreux adeptes des démarches processus se lancent dans des descriptifs d’activités pour caractériser et spécifier leurs processus.
C’est idiot.
Oui, c’est idiot.
Mais, pardonnons les car ils ne savent pas ce qu'ils font!

vendredi 4 février 2011

Audit interne : suivre le fil.


Vous avez compris, qu’en audit, une des pratiques d’entretiens consiste à identifier un fil conducteur et à suivre ce fil jusqu’au bout c'est-à-dire jusqu’à un constat de dysfonctionnement ou un constat de bon fonctionnement.
- Comment peut-on identifier un fil, me dites-vous ?
Bonne question et je vous remercie de me l’avoir posée. Je vais y répondre par des exemples. Les fils apparaissent dans les réponses des audités. Il faut être attentif et rester à l’écoute (une écoute active, c'est-à-dire les yeux dans les yeux (mais pas la main dans la main, inutile d’aller jusque là (enfin, c’est vous qui voyez))). En voici quelques unes pour comprendre la mécanique :

- Une réponse : Certains transporteurs consultés nous ont dit qu’ils ne pouvaient pas garantir la température.
Le fil : quid des transporteurs qui ont été sélectionnés ?

- Une réponse : Ce n’est pas moi qui ai les réclamations des clients ?
Le fil : Comment êtes-vous au courant des retours clients ?

- Une réponse : Je ne les vois pas trop passer (les réclamations) !
Le fil : Idem

- Votre question : C’est systématique l’état des lieux en sortant ?
- La réponse : Normalement, oui !
Le fil : que veut dire le mot « normalement » ?

Certains mots utilisés par l’audité sont révélateurs de fils conducteurs. « Normalement » en est un, « En principe » en est un autre. Il y a encore « Généralement » et « Sont sensés… ». Vous tirerez ce fil en relançant l’entretien grâce à l’utilisation sans réserve du mot « concrètement ».
- Votre question : Et cela plait à nos locataires ?
- La réponse : Je n’ai jamais eu de réclamation.
Le fil : ce n’est pas suffisant. Quelle est la méthode d’évaluation de la satisfaction ?

- Une réponse : La grosse difficulté est que le gardien est plongé dans le problème et il ne se rend pas compte qu’il peut effrayer le locataire.
Le fil : connaître ce qui effraie le locataire.

- Une réponse : On n’est pas sûr que cela a bien été transporté chez le client (température) et que c’est bien conservé chez eux.
Le fil : d’où proviennent ces soupçons ?

- Une réponse : Normalement, les commerciaux sont sensés remplir le document et je suis sensée avoir la liste.
Le fil : qui leur demande de faire ce travail ?

- Une réponse : J’ai vu des choses qui allaient mieux et d’autres qui ne changeaient pas.
Le fil : qu’est-ce qui ne change pas ?

- Une réponse : Normalement, il n’y a pas de problème à ce niveau là.
Le fil : à quels autres niveaux se situent les problèmes ?

- Une réponse : On est super carré là-dessus !
Le fil : où n’est-on pas super carré ?

- Votre question : D’où viennent ces erreurs ?
- La réponse : J’aimerais bien le savoir !
Le fil : Comment identifier les sources d’erreurs ?

Il y a aussi les mots qui montrent un dysfonctionnement. Ceux-là doivent immédiatement être suivis par les phrases magiques :
- Qu’en pensez-vous ?
- Que comptez-vous faire ?

Quelques exemples de ces mots :
- Le problème, c’est que moi j’ai l’information.
- Qu’en pensez-vous ?

- J’avoue que là-dessus, on pêche.
- Que comptez-vous faire ?

Encore d’autres…
- Je ne sais pas si c’est tout bien répété pour mettre en place le suivi.
- Tout est écrit mais tout n’est pas bien appliqué, c’est ça le problème.
- Une amélioration à faire, c’est gagner de la place !
- Ils le savent mais ne l’appliquent pas souvent.
- J’ai un souci à ce propos.
- Là, je suis inquiet.
- Cela pourrait être mieux.

Avouez que je vous mâche le travail.
Je suis comme la maman de bébés auditeurs.

mercredi 2 février 2011

Qualité : un soupçon de responsabilité sociétale.


En matière de management de la qualité, ce serait bien d’Identifier les impacts sociétaux des prestations effectuées par un organisme. Comme pour le management environnemental qui identifie les impacts significatifs sur l’environnement. Produire des automobiles n’a pas la même incidence sur le monde que produire des couteaux ou des fourchettes.
On le fait bien pour les cigarettes : fumer tue.
- Pardon : vivre tue aussi ?
Oui mais là n’est pas le sujet du jour.
Pour en revenir à nos, comme on dit, moutons, on afficherait par exemple au générique de certaines émissions de téléréalités : attention, cette émission rend idiot même à faible dose.
On pourrait également inscrire sur le capot des voitures : attention, une rencontre brutale peut faire bobo.
Plus généralement pour éviter les problèmes d’esthétique, on pourrait tout simplement noter ces impacts sociétaux sur les certificats ISO.
- Pardon, si je suis fatigué ?
Oui assez.
- Que je me repose ?
Oui d’accord.

mardi 1 février 2011

Qualité : une belle histoire de management intégré


Il était une fois, dans une entreprise de quelques milliers de personnes, un responsable qualité qui eut l’envie et la volonté de convaincre tous les personnels d’intégrer la qualité dans leur fonctionnement quotidien. Il disposait au départ d’une équipe forte d’une soixantaine de personnes occupées à des tâches diverses de contrôles et de gestion relatives à la qualité. Au fil de quelques années (quatre ou cinq), il rendit les contrôleurs à la production, la gestion des appareils de mesure à la production, la gestion des réclamations au commercial, etc., etc. L’effectif de son équipe se réduisit ainsi à trois personnes.
Un jour, un très gros client potentiel (Américain et très connu) visita la société dans la perspective d’engager des relations commerciales et le directeur qualité de ce souhaité futur client lui demanda de lui expliquer le système de management de la qualité de sa boutique. Il précisa expressément qu’il ne voulait pas entendre une description stéréotypée des dispositions répondant aux exigences de la norme ISO 9001, pas plus que de clichés concernant la satisfaction totale des clients, encore moins de poncifs sur l’engagement des directions et surtout pas d’insignifiance relative à la maîtrise documentaire. Il voulait qu’on lui montre des résultats, encore des résultats et rien que des résultats. Une réunion fut programmée avec ce prospect et, en présence du CODIR au grand complet, le héros de cette histoire s’engagea donc dans l’expression de chiffres et de faits. Il montra d’abord la réduction des délais de livraison, puis il aborda l’amélioration de la conception. A ce moment précis, le directeur de la R & D, concerné par l’explication, prit naturellement le relais ainsi que la parole et poursuivit le discours amorcé par son collègue de la qualité lequel retourna s’asseoir à sa place et ne la quitta plus jusqu’à la fin de la séance. Car après le directeur de la R & D, c’est le Directeur de production qui monta au créneau, puis son collègue de la logistique, puis son collègue du commercial, puis celui de l’après vente, etc.
La réunion terminée, le directeur qualité du probable espéré futur client revint vers son homologue français et lui avoua qu’il avait été surpris, épaté et stupéfait de la participation spontanée et naturelle de tous les directeurs dans la présentation des effets du système de management de la qualité. Il était convaincu que la qualité était devenue une préoccupation majeure de toute l’équipe de direction et il était rassuré quant à l’excellence des prestations produites par l’entreprise.
Un contrat fut signé.
C’est une histoire vraie, vous me connaissez, je ne raconte (presque) jamais de mensonge.