Auguste Detoeuf (ingénieur et l’un des créateurs d’Alstom en
1928) a commis cet ouvrage en 1948 (publication aux éditions du Tambourinaire).
Le contenu de ce bouquin demeure d’une actualité extraordinaire. Peut être
parce qu’il parle de la connerie humaine et que celle-ci ne varie pas au fil
des siècles.
Par exemple un aphorisme de Detoeuf que j’aime et qui est
d’un réalisme étonnant est le suivant :
« Ce qui rend fausses beaucoup de théories économiques,
c'est qu'elles sont fondées sur l'hypothèse que l'homme est raisonnable. »
Récemment, je discutais avec un copain d’un problème sociétal
d’actualité qui est le traitement des ordures ménagères. Voilà un exemple
admirable d’une superbe idée géniale qui consiste à taxer les ménages en
fonction du poids d’ordures produites.
Excellente idée de comptable.
C’est juste, c’est équitable, en un mot, c’est social. Le
citoyen paiera en fonction de sa citoyenneté c'est-à-dire du poids de sa
poubelle. Bref, une belle théorie basée sur l’hypothèse de la raison humaine
raisonnable.
Il va sans dire que cela coutera un peu plus cher à tous car
il faut équiper les poubelles de puces et les camions de lecteurs de puces. Cependant, ne nous arrêtons pas sur si peu car cela n’est que peu de chose en regard des bienfaits évoqués un peu plus haut.
Il n’est pas venu à
l’esprit des auteurs de cette noble idée que l’être humain est capable de
tricher. Non, l’être humain est bon ! Il est honnête et intègre, il a le
sens du civisme et patin et couffin comme on dit dans le sud (je suis
polyglotte).
Dans le cas contraire (qui n’est pas possible vous l’avez
compris), les mauvais citoyens (qui n’existent pas) chargeraient les poubelles
du voisin ou de leur entreprise le matin en arrivant tôt au boulot, brûleraient
dans le jardin les cartons et papiers (apport volontaire récent), et les plus
méchants (pure hypothèse) balanceraient leurs déchets dans la nature.
Cela n’arrivera pas mes amis.
Est-ce qu’il viendrait à l’idée de quelqu’un de mettre des
radars pour sanctionner les excès de vitesse sur les routes françaises ?
Tout un chacun respecte naturellement le code de la route puisqu’il en va
de la sécurité de tous.
Tiens, une autre phrase que je livre à votre réflexion :
"On défend le consommateur en évitant d'augmenter la rémunération du
salarié ; on défend le salarié en chargeant d'impôts le capitaliste ;
on défend le capitaliste en vendant le plus cher possible au
consommateur ; et la justice se trouve ainsi d'autant mieux satisfaite que
le salarié, le capitaliste et le consommateur, c'est presque toujours le même
type."
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