Chez moi l’hiver, on donne à manger aux copines mésanges et
bergeronnettes et aux copains moineaux, merles et rouges gorges. Devant la fenêtre
de la cuisine, un vieux prunier reçoit les boules de mélanges de graisses et de
graines dont les piafs se régalent.
Un matin, alors que les oiseaux faisaient la queue comme à
la cantine municipale, j’ai ouvert la fenêtre pour les regarder d’un peu plus
près. Ce fut une envolée générale sauf une petite mésange qui continuait à picorer
en me guettant néanmoins du coin de l’œil. Une courageuse vraisemblablement.
Les autres s’étaient prudemment réfugiés sur un arbre voisin.
Elle prenait quelques risques car nous ne nous connaissions
que de loin et elle ne pouvait pas savoir si je n’allais pas me jeter sur elle
pour en faire mon petit déjeuner. Bref, cela m’inspira une (petite) réflexion
sur la prise de risque.
Prendre un risque, comme chez cette mésange, c’est se mettre
en danger mais en contrepartie c’est gagner quelque chose. En l’occurrence un
bon repas. Chez les oiseaux, cette prise de risque est récompensée. Pourquoi ce
type de comportement ne l’est plus chez nous autres. Celui (ou
celle) qui ne prend pas de risque exige d’avoir le même statut que ses voisins
sous prétexte du droit à l’équité. Que la différence ne soit pas stratosphérique
me semble relever du bon sens mais une égalité absolue est antinomique à une
logique entrepreneuriale.
Bien entendu, il ne faut pas mettre tous les risques dans le
même sac. Je vois déjà les bonnes âmes qui se dressent pour prendre le contre
pied de cette réflexion à propos des risques de santé et sécurité au travail. Il
ne s’agit pas de ces risques là car on ne gagne rien à les prendre. Il n’y a
pas de gain en échange d’une prise de risque, à part l’accident. Mais celui qui
risque ses économies dans la création d’une entreprise ou dans l’investissement
d’équipements pour sa société (les banquiers ne prêtent qu’aux riches qui
cautionnent) devrait sans susciter la jalousie de ses frères humains pouvoir récupérer
une plus value sur sa mise.
C’est-y pas logique ? On n’est pas plus idiots que des
moineaux quand même !
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