mercredi 27 octobre 2010

Développement durable : les clusters.


La connaissance mutuelle
Le dialogue interentreprises répond tout d’abord à un enjeu de connaissance mutuelle. Trop de zones d’activités sont aujourd’hui constituées d’un agrégat d’entreprises sans aucun lien entre elles.
Et l’on découvre parfois des situations aberrantes, comme cette entreprise qui envoyait ses déchets de palettes à 60 kilomètres (avec le coût de transport associé) alors qu’à 200 mètres, sur la même zone d’activité, un recycleur de palettes était installé depuis plusieurs mois.
Mais la méconnaissance réciproque des acteurs de la zone d’activité (et plus généralement des acteurs économiques du territoire) a empêché cette mise en cohérence des intérêts respectifs.
La connaissance mutuelle est le premier pas vers la collaboration. Elle permet d’imaginer des partenariats plus productifs. Elle permet aussi et surtout de développer des champs jusqu’alors négligés. Et ce constat est d’autant plus vrai quand on cherche à développer une démarche de développement durable.

Le dialogue entre les acteurs d’un même territoire
Sur un même territoire, beaucoup d’acteurs économiques aux intérêts non contradictoires (et même complémentaires) peuvent être installés. Ce sont souvent les mêmes problématiques qui se jouent en termes d’enjeux opérationnels : gestion des déchets, gestion des salariés, accessibilité (pour les personnes et les marchandises), etc. Engager le dialogue avec ses voisins offre donc une occasion de régler ensemble un certain nombre de questions qui ne trouvent pas forcément de réponses individuelles.
Mais au-delà de ces questionnements pratiques, le dialogue interentreprises sur un même territoire peut également être une opportunité pour le fonctionnement même des entreprises : la réflexion autour de l’« écologie industrielle », où les déchets des uns deviennent les ressources des autres est efficace sur une échelle de territoire relativement restreint et nécessite, sinon d’avoir organisé en amont l’installation des entreprises les plus à même de collaborer, au moins de faciliter la connaissance mutuelle et d’engager le dialogue.

La réponse aux besoins non spécifiques
Des besoins non spécifiques se feront jour : les problèmes d’accessibilité du site, de signalisation de la zone, la nécessité de lieux de restauration à proximité de l’entreprise, de structures de prise en charge des enfants en fonction des horaires de travail des salariés.
L’entreprise peut se désintéresser de ces questions pas forcément en lien direct avec ses activités (au risque de perdre en attractivité et en performance). Elle peut également s’y frotter seule mais sera vite limitée par sa faible influence et son petit budget.
La réflexion interentreprises donnera aux entreprises participantes la possibilité de répondre ensemble à ces problématiques en mutualisant leurs moyens. À un plan de déplacement d’entreprise (PDE) limité peut se substituer un plan de déplacement interentreprises (PDIE) beaucoup plus pertinent et performant. Un modèle de covoiturage à l’échelle d’une entreprise de 50 à 100 salariés est quasiment voué à l’échec. Il n’en est pas de même si l’on travaille avec plusieurs milliers de salariés répartis dans plusieurs entreprises. Comment dialoguer avec une autorité organisatrice de transports ou une collectivité quand on ne représente qu’un potentiel de quelques dizaines de clients ? En revanche, si toutes les entreprises d’une même zone d’activité s’unissent, il devient possible d’amener les décideurs à repenser l’accessibilité, les modalités de circulation, la desserte en transports en commun, voire même dans certains cas à réfléchir au ferroutage ou au transport par voie d’eau.
Peu d’entreprises ont les moyens de créer une restauration collective ou une crèche d’entreprise alors que le besoin existe dans presque chacune d’elles. Mais en imaginant des solutions interentreprises (portées par exemple par une association d’entreprises financée au prorata du nombre de salariés), la rentabilité est tout autre.
Ces quelques exemples, non exhaustifs bien sûr, montrent bien l’utilité de passer d’une démarche personnelle à une démarche collaborative interentreprises dans la mise en œuvre d’actions de développement durable…

Merci à Ludovic Schneider (Alter Echo) pour ces informations

http://www.alter-echo.fr/

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