vendredi 15 février 2013

Audit interne : la suite des conclusions d'audit



Normalement, en principe, si nous étions tous des êtres raisonnables et responsables, notre travail d’auditeur s’arrêterait à la fin de la réunion de clôture, lors de la remise du rapport d’audit et après que l’audité vous a remercié chaleureusement et sincèrement de l’aide que vous lui avez apportée par vos questions justes, avisées, perspicaces, pertinentes, futées, diplomates, subtiles, expertes, adroites, lucides, clairvoyantes, pénétrantes, congruentes, habiles, aiguës, appropriées, fondées, sagaces, adéquates, en un mot disons-le : intelligentes.

Comme ce n’est pas le cas puisque nous ne sommes pas des êtres raisonnables – et il ne faut pas vous endormir même lorsque mes phrases sont un peu longues – nous devons encore donner de notre personne.

D’abord, il existe encore, dans de nombreux organismes, une règle qui donne à l’auditeur le droit de valider le plan d’actions proposé par l’audité. Je m’insurge contre de telles pratiques. Rendez-vous compte de la confiance accordée aux audités. Nous sommes à nouveau au temps de la théorie X et des contrôles. Non, Mesdames, non, Messieurs, cela n’est pas acceptable. L’audité est seul juge des actions qu’il doit mener. Elles sont enregistrées dans une base de données et nous souhaitons que notre patron jette de temps à autre un œil sur les rapports d’audits et sur les actions qui en découlent afin de rappeler à l’ordre les audités qui ne seraient pas dans le droit chemin de l’amélioration continue. C’est son travail, pas le nôtre. Nous n’avons aucune compétence – nous sommes des « non-sachant », dois-je le rappeler – pour juger de la pertinence d’actions de progrès dans des domaines d’activités qui ne sont pas les nôtres. Nous n’avons aucun pouvoir hiérarchique sur les pilotes qui ont promis des actions de progrès. C’est à notre patron de faire pression sur les audités pour qu’ils tiennent leurs promesses. Vous avez là d’ailleurs un excellent marqueur (comme on dit en médecine) pour manifester l’implication de votre direction dans le management de la qualité.

Je signale au passage que cette pratique provient des audits tierce partie. Les procédures prévoient en effet que les propositions des audités soient revues et validées par les auditeurs. Dans ces cas-là, cela se justifie un peu parce le jeu n’est pas le même que dans les audits internes. La confiance est difficile voire impossible à faire passer dans la mesure où l’organisme qui vise une certification veut avant tout l’obtenir sans écart majeur et fait souvent un peu (beaucoup) d’obstruction aux investigations des auditeurs. Ceux-ci se retrouvent dans ce jeu que nous souhaitons éviter dans les audits internes bienveillants, celui du chat et de la souris. De plus comme les modèles (critères d’audits) le plus souvent utilisés sont les critères des référentiels, l’auditeur retrouve là sa casquette d’expert et il est incapable de jouer son vrai rôle de non sachant.
     

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