vendredi 8 juin 2012

Audit interne : la détection des symptômes.


Jadis, lorsque l’auditeur interne n’était qu’un spécialiste des référentiels ISO, il pouvait évaluer l’importance de ses constats. Vous ne faites pas de revue de direction ? C’est grave car votre système de management de la qualité ne peut s’améliorer ni vos produits.
Vous ne contrôlez pas les produits que vous fabriquez, c’est grave car vous pouvez envoyer à vos clients des objets non conformes, etc.
Vous n’avez pas signé la troisième ligne de la fiche suiveuse du 4 janvier 1895, ce n’est pas gravissime. Je dirai même que tout le monde s’en fiche.
Aujourd’hui que les auditeurs se détachent de la stricte conformité au texte normatif, ils ne sont pas des experts des organisations qu’ils auditent. Par conséquent, ils sont incapables de décider si les écarts constatés sont graves ou non. Cette évaluation appartient à l’audité.
Par exemple si je constate que trois dossiers examinés (des contrats « clients ») sur dix comportent des exigences incomplètes ou ambigües, que pourrais-je conclure ? Cette entreprise compte dix mille clients. Est-ce que moi, auditeur, je dois me farcir l’examen de la totalité des dossiers pour décider si c’est peu grave, grave ou très grave ?
Non n’est-ce pas, je vais exprimer un risque et je laisse à l’audité le soin de mesurer l’ampleur des dégâts et de juger en conséquence de la nature des actions correctives à apporter.
Je ne suis pas un médecin qui diagnostique et qui ordonne des soins. Je suis auditeur qui signale les symptômes :
-          Tu as le teint cireux et les yeux jaunes.
Est-ce la conséquence d’une folie alcoolisée de la veille ou bien autre chose ?
Te faut-il une semaine de diète et d’abstinence ou bien te faut-il une consultation médicale ?
Moi, pas savoir.

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