Jadis, lorsque l’auditeur interne n’était qu’un spécialiste
des référentiels ISO, il pouvait évaluer l’importance de ses constats. Vous ne
faites pas de revue de direction ? C’est grave car votre système de
management de la qualité ne peut s’améliorer ni vos produits.
Vous ne contrôlez pas les produits que vous fabriquez, c’est
grave car vous pouvez envoyer à vos clients des objets non conformes, etc.
Vous n’avez pas signé la troisième ligne de la fiche
suiveuse du 4 janvier 1895, ce n’est pas gravissime. Je dirai même que tout le
monde s’en fiche.
Aujourd’hui que les auditeurs se détachent de la stricte
conformité au texte normatif, ils ne sont pas des experts des organisations
qu’ils auditent. Par conséquent, ils sont incapables de décider si les écarts
constatés sont graves ou non. Cette évaluation appartient à l’audité.
Par exemple si je constate que trois dossiers examinés (des
contrats « clients ») sur dix comportent des exigences
incomplètes ou ambigües, que pourrais-je conclure ? Cette entreprise
compte dix mille clients. Est-ce que moi, auditeur, je dois me farcir l’examen
de la totalité des dossiers pour décider si c’est peu grave, grave ou très
grave ?
Non n’est-ce pas, je vais exprimer un risque et je laisse à
l’audité le soin de mesurer l’ampleur des dégâts et de juger en conséquence de
la nature des actions correctives à apporter.
Je ne suis pas un médecin qui diagnostique et qui ordonne
des soins. Je suis auditeur qui signale les symptômes :
-
Tu as le teint cireux et les yeux jaunes.
Est-ce la conséquence d’une folie alcoolisée de la veille ou
bien autre chose ?
Te faut-il une semaine de diète et d’abstinence ou bien te
faut-il une consultation médicale ?
Moi, pas savoir.
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