mercredi 8 janvier 2014

Qualité : n'écoutons pas toujours les clients



En matière d’œnologie (la science du vin), les attentes des clients résident très souvent dans la constance des arômes et du gout d’une année sur l’autre et notamment dans certaine boissons vineuses comme les champagnes par exemple. Le consommateur qui achète une marque aime à retrouver les même saveurs et il sait ainsi qu’il ne sera pas déçu par un mauvais millésime. Le produit ne varie pas. C’est devenu un standard. C’est cette approche qui a fait le succès d’entreprises dans le marché de l’hôtellerie par exemple avec l’apparition des chaines d’hôtels. Outres certains avantages tels que des remises ou des cadeaux, tu retrouves le même mobilier, la même configuration des chambres, le même accueil, les mêmes services et cela te rassure toi qui n’est pas un aventurier pour cette partie de ta vie.
Pour le vin, c’est peut une solution car cela correspond à une demande et c’est la définition même de la qualité me diras-tu. Cependant, il est possible de faire différemment pour aller dans le sens d’une qualité vraie. Je t’explique pour le vin :
Parce que la fabrication d’un standard demande des manipulations qui ne sont pas forcément dommageables pour la qualité intrinsèque du vin. Bien entendu, je ne parle pas des chimistes qui mettent de la perlimpinpin dans les fioles car cela n’est pas acceptable (même et surtout que tu ne t’en apercevras pas) mais des œnologues qui font des assemblages et qui peuvent aussi agir sur les arômes et le gout par l’ajout de levures naturelles.
Hélas, cela présente un défaut majeur : le vin perd cette authenticité qui est une des caractéristiques majeures d’un terroir et notamment pour les grands crus. Je prends l’exemple du Vin jaune du Jura. J’y mets des majuscules parce que tu n’es pas sans ignorer qu’il a été classé par le célèbre Curnonsky parmi les cinq plus grands vins du monde. Lorsqu’un vigneron possède un sol adéquat au cépage (en l’occurrence des marnes bleues pour le Savagnin), quand il travaille sa vigne avec raison pour ne pas dénaturer les apports du sol (des traitements par le moins modérés), quand il élève son vin et le fait vieillir dans les conditions requises, alors le vin est bon. Cependant, d’une année sur l’autre (de par l’influence du temps ou d’autres facteurs climatiques), il présentera des caractéristiques nouvelles. Il ne sera ni meilleur ni moins bon  mais simplement différent. Et c’est cela qui constitue l’attrait des vins authentiques : c’est la découverte de saveurs nouvelles dans une continuité de caractères.
C’est pourquoi il ne faut pas toujours écouter ce que veut le client mais savoir lui expliquer cet aspect du produit et faire preuve de pédagogie. La qualité c’est du long terme et de l’éthique
J’aime le vin (Jaune).
Qui a dit que ça se voyait ?
    

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