Tu es à Nancy et tu sors du boulot. La journée a été
fatigante mais sympa et tu aimerais boire une bière à la terrasse, chauffée si
possible, d’un bistrot. On est en février et il fait frisquet. Tu repères le
café des artistes, équipé de parasols chauffants, et tu t’installes. Tu
commences par consulter la carte. A la rubrique « Bières pression »,
il n’y a qu’une ligne intitulée : « Bière du jour » sans plus
d’explication. Tu prévois de t’informer auprès du garçon lorsqu’il arrivera. Au
bout de quinze minutes, tu es quelqu’un de patient, tu te lèves et tu vas commander
au bar à l’intérieur où un jeune homme officie. Tu attends qu’il s’intéresse à
ton cas mais peu s’en faut ! Il prépare des cafés sans t’accorder un seul
coup d’œil, puis il papote avec une autre personne que tu situes certainement
comme étant le patron de l’établissement. Cela dure encore une dizaine de
minutes. Enfin, il s’adresse à toi.
Monsieur ?
- Je voudrais une bière en terrasse. Quel est le choix en
pression ?
Devant toi tu aperçois une bonne dizaine de robinets à
bière, tous parfaitement étiquetés de marques différentes et déjà, tu te poses
des questions sur le fait que ce choix ne figure pas sur la carte que tu as
consultée en arrivant.
Mais bon !
- Je ne peux pas prendre de commande pour la terrasse, il faut
attendre que le garçon qui s’en occupe passe vous voir à l’extérieur. En
revanche, je peux vous renseigner sur les bières servies en pression.
Bon, tu trouves cette organisation bizarre mais peut-être que les
pratiques changent selon les régions.
Bref, tu fais ton choix en essayant de te rappeler le nom
bizarre de cette bière que tu ne connais pas mais que tu voudrais gouter et tu retournes
à la terrasse. Tu attends encore dix minutes sans voir âme qui vive. Puis un
couple s’installe à la table à côté. Tu attends encore dix minutes et tu vois
ton voisin se lever pour se rendre au bar comme tu l’avais fait auparavant. Il
revient accompagné de l’homme que tu avais identifié comme étant le patron de
la boutique. Hélas, celui-ci ne vient pas pour la commande (ce n’est pas dans
sa fiche de fonction) mais pour allumer le parasol de la table d’à côté.
Tu regardes les péripéties de l’allumage pour passer le
temps.
Puis arrive un inconnu habillé en garçon de café. Ahhhh !
C’est celui que tu attends. Il approche très doucement car il est en train de
consulter les messages de son portable. Il met environ cinq minutes pour
arriver à ta hauteur puis il te sourit aimablement en te demandant ce tu veux
boire. Le nom de la bière est sorti de ta mémoire depuis le temps et tu prends
une angoisse soudaine à l’idée de reprendre le protocole à zéro. Mais nom, la
marque te revient en tête et la commande est passée. Ouf. Quelques minutes plus
tard, tu es servi par un autre personnage, un petit jeune homme très souriant
qui doit être stagiaire d’une école d’apprentissage du coin et tu savoures
enfin ta bibine.
Tu jettes un coup d’œil sur la carte et ton regard est
attiré par une mention au recto. Je te la lis La voici :
« Nous prêtons une attention particulière à la qualité
de notre service et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour
satisfaire nos clients ».
Toute l’histoire est véridique. Tu peux le prouver : tu
avais un témoin. Juré craché !
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