jeudi 17 octobre 2013

Management : garde-à-vous, fixe !



Ces deux textes ont été relevés dans une interview de Philippe Gérard, un ancien militaire (général) devenu consultant en ressources humaines (le Monde du 26/08/13). Il veut démontrer que les méthodes de management en entreprise peuvent s'inspirer de l'expérience militaire. Pour aller dans son sens, j’ai changé quelques mots pour le traduire en langage d’entreprise.
Premier extrait :
PhG : Dans l'armée, le chef d'équipe développe un management de proximité à travers les entraînements et lors des contacts réguliers qu'il a avec ses hommes. Son autorité est fondée sur la compétence, l'écoute, l'exemplarité, l'expérience et le charisme. Les activités de cohésion n'ont qu'un but : forger une performance collective.
YM : Dans l’entreprise, le chef d'équipe développe un management de proximité dans ses activités et lors des contacts réguliers qu'il a avec ses collaborateurs. Son autorité est fondée sur la compétence, l'écoute, l'exemplarité, l'expérience et le charisme. Les activités de cohésion n'ont qu'un but : forger une performance collective.
 
Second extrait :

PhG : Les militaires du rang sont parfois peu diplômés et issus des classes moyennes, voire défavorisées. Ce type de recrue a besoin d'écoute, de considération, d'encouragement et de confiance. Le but de la hiérarchie est de donner du sens à leur engagement et d'en faire des "compagnons d'armes". Car, en opération, on se bat d'abord pour le chef ou les camarades, bien avant les objectifs politiques ou militaires de la mission.

YM : Les opérateurs et employés sont parfois peu diplômés et issus des classes moyennes, voire défavorisées. Ce type de personnel a besoin d'écoute, de considération, d'encouragement et de confiance. Le but de la hiérarchie est de donner du sens à leur engagement et d'en faire des "compagnons de travail". Car, au boulot, on travaille d'abord pour le chef ou les camarades, bien avant les objectifs stratégiques ou opérationnels de l’activité.



Il serait temps de changer la hiérarchie non ?
    

1 commentaire:

Hubert BAZIN a dit…

"Il serait temps de changer la hiérarchie" ? Je ne suis pas certain de bien comprendre dans quel sens...

Pour avoir passé 12 mois dans un régiment, du temps ousque c'était une obligation à laquelle il n'était pas si facile d'échapper, j'ai une petite expérience de la chose militaire, et je n'aimerais pas du tout que l'entreprise se mette à abuser des techniques militaires sans y réfléchir à deux (ou trois) fois. Car ce Brave général Gérard a une vision très romantique de la situation. Se mettre à l'écoute de ces pauvres jeunes de banlieue, qui n'ont pas de bagage culturel ou scolaire, pour en faire des compagnons d'arme... C'est une image d’Épinal pour qui a fait l'École de Guerre! Les gradés que j'ai côtoyés (du sergent au capitaine) avaient une culture générale très faible. Et un capitaine, ça commande une batterie de 200 personnes, c'est donc assimilable à un chef d'établissement, à un directeur d'usine. Et un capitaine, ça ne dispose que de très peu d'autonomie. Très très très peu. J'aime à penser que les patrons de PME et même les directeurs d'usine ont plus de pouvoir de décision que ça.

Par ailleurs, l'armée est d'une efficacité redoutable pour imposer sans négocier. "Soldat, voici votre fusil, vous en êtes responsable, veillez à ce qu'il ne lui arrive rien." "Mon adjudant, dans ce cas, je préfère ne pas avoir de fusil" "Soldat, vous n'avez rien compris, je ne demandais pas votre avis. Vous prenez ce fusil, vous vous taisez, et je vous sanctionne si vous faites une autre remarque." Je n'ai pas toujours été d'accord avec les positions de tous les délégués syndicaux avec lesquels j'ai pu échanger. Mais à tout prendre, je préfère le dialogue social à la coercition.

Ceci dit, l'armée a mis au point des techniques de formation continue qui sont d'une redoutable efficacité; et elle est souvent très au point en ce qui concerne l’écriture de modes opératoires. Mais de là à en faire un modèle d'entreprise, il y a un pas que je préfère ne pas franchir !

bien cordialement
Hubert BAZIN
bazin-conseil.fr