Etre chef, c’est être à la tête d’un ensemble de ressources, c’est prendre des décisions et c’est être responsable des résultats obtenus. Tout le monde le sait. Or les indicateurs et les tableaux de bord sont essentiellement destinés à évaluer les performances des personnes qui travaillent. Les indicateurs sont donc affectés à des entités dirigées par des chefs. En résumé, les indicateurs ont pour première utilité de juger de la capacité des managers à obtenir des résultats en optimisant les ressources qu’ils ont mis en œuvre.
Et la conséquence de l’analyse de ces résultats par l’instance hiérarchique supérieure est, vous vous en doutez, la louange ou la critique, la carotte ou le bâton, bref, la promotion ou la punition pour le leader.
Les carrières exceptionnelles appartiennent à ceux qui ont obtenu en permanence et régulièrement des résultats exceptionnels. Hélas, nous ne sommes pas tous des êtres exceptionnels (je parle pour vous bien évidemment) et de ce fait, nos résultats ne sont pas toujours au beau fixe. Il arrive que parfois, des événements indépendants de notre volonté (pour employer l’expression consacrée), nous empêchent d’atteindre les objectifs majeurs qui nous ont été fixés.
Malheur !
Notre avancement est compromis.
Que faire ?
Facile, même si nous n’appartenons pas à la classe supérieure des managers, nous ne sommes pas dénués de tout bon sens ni même d’intelligence pratique.
Nous allons mettre en place des indicateurs et des tableaux de bord qui montreront que nous sommes performants. En résumé, la finalité de la grande majorité des indicateurs et des tableaux de bord est de montrer que tout va bien, qu’il n’y a pas de problème et que nous autres managers faisons de l’excellent travail.
En conclusion, tant que les indicateurs serviront à juger les performances des personnes, ils seront malins, idiots, pervers, vicieux, corrompus, malsains, sots, crétins, stupides, ineptes, imbéciles, absurdes, insensés, schizophrènes, paranoïaques, mégalomanes (nous sommes les meilleurs et les plus forts), dangereux, minables, corrupteurs, nuisibles, rusés, niais, impertinents, et pire, pire : irresponsables.
Nous ne sommes pas coupables (pour en revenir à la phrase de titre) de tous les événements qui peuvent se produire dans ou en dehors de notre établissement. Bien entendu, nous avons une influence sur les résultats obtenus dans notre organisme comme nous avons une influence sur l’éducation de nos enfants. Ni plus ni moins. Nous ne sommes pas coupables des résultats. Dans la plupart des cas, nous ne sommes pas coupables de la hausse du pétrole, des erreurs humaines, de la mauvaise transmission des informations, de l’incompétence hélas de certains, du manque de zèle d’autres, ni des imprévus qui nous tombent sur la tête et que nous n’avons pas le temps de traiter, ni des problèmes que nous ne savons pas résoudre dans l’immédiat.
Nous ne sommes pas coupables des résultats mais nous en sommes responsables. Vous m’objecterez que la différence est très subtile et je vous répondrai : oui. Cependant, tant que nous n’aurons pas fait la différence entre ces deux notions, nous n’aurons pas d’indicateur pertinent qui mesure avec précision et objectivité notre efficacité et notre efficience.
Etre coupable, c’est être jugé sur les résultats.
Etre responsable, c’est être jugé sur nos capacités à réagir en cas de mauvais résultats.
J’écris ces deux phrases en caractères gras parce qu’elles sont importantes. Si vous en faites usage, n’oubliez pas de citer le nom de l’auteur SVP !
Transcendant, non ?
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Il y a 1 an
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