Douglas Mac GREGOR était un psychosociologue américain qui a élaboré dans les années soixante la théorie X et la théorie Y dans son livre : « The Human Side of Enterprise » (1960).
Les théories X ou Y sont deux bases radicalement différentes caractérisant les approches possibles des dirigeants d’entreprises en ce qui concerne le management des personnels.
Le manager qui s’inspire de la théorie X croit que les individus :
• N’aiment pas le travail et essaient de l’éviter quand ils le peuvent ;
• Ne fournissent des efforts que sous la contrainte ou pour de l’argent ;
• Préfèrent être dirigés et fuient les responsabilités ;
• Sont motivés s’ils craignent pour la sécurité de leur emploi ;
• Manquent de créativité sauf pour contourner les règles.
Le manager qui s’inspire de la théorie Y croit que les individus :
• Peuvent atteindre des objectifs qu’ils ont acceptés ;
• Peuvent s’intéresser à leur travail et l’aimer ;
• Peuvent chercher et accepter des responsabilités ;
• Peuvent être motivés par leur désir de se réaliser ;
• Peuvent s’auto discipliner.
Il est clair que selon le choix de départ (ou les croyances profondes des dirigeants) le modèle de gestion des organismes sera différent. Du coté des X, il sera autoritaire et dur et du coté des Y, il sera participatif et doux. Mac GREGOR quant à lui pensait que la théorie Y était préférable mais qu’elle n’était pas facilement applicable pour les organismes de grandes dimensions de son époque.
Hélas pour nos organisations, c’est sa théorie des X qui a été mise en œuvre lors du développement de l’industrie américaine à la fin du XVIIIème et au début du XIXème siècle. En effet, la main d’œuvre disponible à ce moment là était essentiellement constituée d’émigrés de fraîche date, sans grandes compétences pour la plupart et ne parlant pas bien la langue pour nombre d’entre eux. Ajoutez à cela la taylorisation ambiante et vous disposez de tous les ingrédients nécessaires pour adopter en toute logique la théorie des X .
Cette conjoncture a engendré des modes d’organisation et de management, basés sur le découpage en tâches élémentaires avec d’un coté les cols blancs qui pensent, organisent et surveillent et de l’autre coté les cols bleus qui obéissent et qui effectuent les gestes prévus.
Hélas, encore hélas, cette approche organisationnelle a perduré jusqu’à ces dernières années. Elle est encore très présente dans les esprits des cadres et des dirigeants.
C’est en raison de cette réminiscence de la théorie X que le contrôle systématique des tâches par un tiers (un chef) est un usage courant (tu me montreras ton travail avant de le transmettre !), que les leaders et les agents de maîtrise doivent être des experts dans le métier de leurs processus et que les audits sont encore pratiqués avec des comportements d’inquisiteurs.
Bien entendu, il ne s’agit pas de faire de l’angélisme mais chaque fois que cela sera possible, il est préférable de disposer de personnels compétents, motivés, responsables, consciencieux car cela apportera de la performance et de la valeur ajoutée. Il existe en fait des X et des Y dans toutes les populations et il faut adapter le style de management en fonction des ressources. Cependant, il faut être conscient qu’un organisme qui fonctionne avec des Y sera de très loin plus performant qu’avec des X. En effet, la suppression de tâches sans valeur ajoutée et devenues inutiles de par l’implication et la motivation des personnels (supervision et contrôle par exemple) entraîne des économies de ressources.
Pour en savoir (un peu) plus, se reporter à l’ouvrage « Les nouvelles pratiques de l’audit de management QSEDD » paru aux Editions AFNOR.
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