samedi 12 décembre 2009

Vision et finalité :

A la suite d’une intervention à propos de la mesure des performances dans les organisations, un participant m’a fait remarquer que je parlais beaucoup de finalité et très peu de vision. C’est vrai. Il expliquait la nécessité pour un manager de proposer une vision. Pour donner du sens. En ce qui me concerne, je suis un peu perplexe à propos de ce mot et de ce qu’il contient. Il n’est pas clair (pour moi) d’attacher une signification précise à cette notion de vision. Et puis, l’expression populaire « Il a des visions » a une connotation assez péjorative. Néanmoins cette remarque était suffisamment judicieuse pour que je vous propose une petite réflexion à propos de liens entre vision et finalité.
La finalité exprime la vocation sociétale d’un organisme. Elle est intemporelle en ce sens qu’elle ne donne pas d’objectifs ni d’échéance. Elle parle du métier et des caractéristiques de ce métier qui satisfont le client et l’organisme. Je reprends pour l’exemple le cas de ce transporteur urbain dont je vous ai déjà parlé et qui exprime sa finalité dans la phrase :
« Assurer le transport de passagers avec sécurité, ponctualité et confort ».
La finalité définit donc le métier et en précise les contours qui serviront de cadre à la conformité des prestations effectuées.
La vision exprime une idée de prospective. On dit d’un visionnaire qu’il perçoit le futur. La vision, c’est peut être alors la finalité à un terme plus ou moins éloigné selon la technologie dans laquelle votre organisme évolue.
On nous propose parfois des visions telles qu’un positionnement sur un marché.
« Nous serons les premiers et les plus forts. »
« Nous doublerons notre chiffre d’affaires dans les cinq prochaines années, etc. »
Une telle typologie de vision n’est pas idéale du fait qu’elle ne donne aucun sens à l’organisation. Le profit que peut faire une société n’est pas forcément mobilisateur pour les collaborateurs même si c’est une nécessité économique incontournable. De plus, ce genre de vision n’a aucun intérêt pour les services publics.
Une vision ne se discute pas me dit-on (merci Michel). Une vision doit être une expression personnelle du patron, du manager. Elle est résolument orientée vers le futur. Je suis d’accord mais elle doit être partagée, expliquée, comprise et admise. Or si la vision d’un manager est de rouler en Ferrari dans cinq ans, comment la faire admettre aux collaborateurs ?

Peut-on et doit-on caractériser une vision ?
Il semble que oui :
- Elle doit être personnelle (c’est déjà dit mais je récapitule).
- Elle doit être prospective (Idem).
- Elle doit être attractive pour les collaborateurs (donner du sens à leur travail).
- Elle doit être liée à la finalité.
- Elle doit montrer une différence positive d’avec la situation actuelle.
Quoi d’autres ?

Fatiguant, non ?

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