jeudi 21 avril 2016

Holocratie ou l'entreprise libérée (saison 16)



La marge est ce qui motive les groupes de travail. Je ne sais pas ce qu’exige le patron de Favi mais je suppose que cela est négocié avec les équipes en début d’année, par exemple à la signature des contrats avec les clients. Il y a une vraie conscience de la mécanique économique dans une entreprise libérée car hélas rien n’est gratuit dans ce bas monde. Les personnels savent qu’il doit y avoir une différence entre ce qu’ils coutent et ce qu’ils rapportent. Cette différence sert à rémunérer les actionnaires (oui, l’idée passe qu’on n’est pas à la caisse d’épargne et qu’un actionnaire peut perdre sa mise et que par conséquent, il est normal qu’il récupère les intérêts de cette prise de risques). Le problème à régler est celui du partage mais c’est plus facile de décider de partager un bénéfice qu’une dette. Cette différence sert aussi à investir car les groupes savent ce que coutent une machine ou un outillage puisque ce sont eux qui les achètent (avec l’aide des ingénieurs car à ce moment-là, ils ont besoin de ces compétences). Elle sert également à les intéresser financièrement. En 2011 par exemple, tout le personnel a touché le même montant de participation soit 3000 euros par tête de pipe (source : Article « Favi, l’usine qui tourne sans chef ». Capital.fr, 11/01/13. Mis à jour le 23/01/14). Ils ont compris ces contraintes financières parce que la pérennité de leurs emplois dans leur village dépend de la réussite économique de leur entreprise. Combien d’entreprises ont disparu par le passé, victimes de la méconnaissance de cette règle que l’on peut juger immorale ou anti sociale. Cependant, en attendant un monde meilleur, on est bien obligé de tenir compte de cet état de fait. Chez Favi, aucun plan social n'a été effectué au cours de toutes ces années de libération alors que le contexte des sociétés françaises de sous-traitance était plutôt orienté vers des délocalisations vers les pays de l’Est ou vers l’Asie.



    

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