
Le combat du coût global n’est pas encore gagné en ce qui concerne les achats dans les entreprises. Même pour celles qui sont certifiées et de la part desquelles on pourrait s’attendre à des progrès en matière de qualité d’achats, on trouve quelques tricheries qui permettent de biaiser la loi (ISO).
Je m’explique : lorsqu’on est certifié et vous le savez aussi bien que moi, on doit entre autres mettre en place des évaluations de fournisseurs. Cette exigence a pour but d’obliger les organismes à acheter des fournitures et des prestations conformes aux exigences des clients. Pour cela effectivement, il faut démontrer que les fournisseurs sont régulièrement évalués et que le client peut dormir sur ses deux oreilles.
Des petits malins incluent des critères de coût dans les méthodes d’évaluation des fournisseurs ce qui permet de faire des mauvais choix sous prétexte que cela est conforme au référentiel ISO 9001. Ce n’est pas faux car celui-ci ne spécifie pas la nature des critères d’évaluation. En revanche, ce n’est pas très bon pour la qualité.
Je m’explique encore car j’en vois qui ouvrent de grands yeux ronds :
Un exemple simple :
Imaginons deux critères d’évaluation qui sont le coût et la conformité des produits acheté.
Imaginons deux fournisseurs A et B.
Imaginons une notation de 1 à 3 avec 1 pour nul, 2 pour moyen et 3 pour excellent.
Tout le monde suit ?
Bon.
La situation d’évaluation est la suivante :
Le fournisseur A a été mauvais en qualité et il est noté 1 seulement il est 20% moins cher que le B. Sur ce thème, il est noté 3.
Cela nous donne un total de 4 et une moyenne de 2.
Ca va ?
Pas trop compliqué pour un mois d’août ?
Le fournisseur B lui est nul en prix (20% plus cher que l’autre, vous avez suivi l’affaire) mais il est excellent en qualité. Il est noté 3.
Cela donne encore un total de 4 et une moyenne de 2.
Comme ces deux fournisseurs affichent la même note, l’organisme peut, sans vergogne et sur la base d’une approche pseudo évaluative, choisir… choisir… lequel ?
Hein ? Lequel ? A ou B ?
Vous avez le droit de travailler aussi vous !
Hé oui, le A.
Défrisant, non ?