vendredi 11 avril 2014

Audits et évaluations : on n'audite pas les pratiques professionnelles



L’auditeur (l'évaluateur) est un non sachant. Il s’ingère dans un processus qu’il ne connait pas. Et cette connaissance du métier n’est pas utile. Un auditeur n’est pas là pour évaluer une pratique professionnelle. Il ne contrôle pas le métier (les règles de l'art) des personnes auditées. Il est là pour s’assurer (et pour que l’audité prenne conscience) que l’organisation d’un poste, d’un processus ou d’une boutique est performante. 
Or, la performance peut s’évaluer sans connaissance des métiers.
Autrefois dans les villages, les artisans qui vendaient leur savoir faire (et qui en vivaient) n’affichaient pas leur diplôme comme preuve de leur compétence. La plupart du temps, ils n’en avaient pas (de diplôme). Le boulanger avait appris son métier d’un ancien tout comme le bourrelier ou le maréchal ferrant. Dans le village, un artisan pouvait vivre de son art si et seulement si les clients venaient le voir. S’il travaillait comme un cochon, il ne pouvait survivre. Or personne n’était capable de lui expliquer en quoi son métier n’était pas exercé dans les règles de l’art. Personne n’était capable de juger de ses pratiques. Le cas échéant, lorsque le résultat n’était pas à la hauteur des attentes, ses clients étaient mécontents, un point c’est tout.
Dans une même logique, un auditeur va s’assurer que tout fonctionne dans l’organisation. Que le processus "production" (comme le boulanger ci-dessus) satisfait ceux qui en utilisent les compétences, que le processus "logistique" (comme le ferblantier) satisfait ceux qui en utilisent les compétences, etc.
Et bien entendu, in fine, que l’ensemble des processus satisfont les clients, c'est-à-dire ceux qui font vivre l’organisme.
C’est pas compliqué me dites-vous ?
Ben non !
    

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