La recherche de la productivité s’est radicalisée dans les années septante (comme disent nos amis Suisses) avec l’arrivée des japonaiseries en Europe. Les japonais étaient — comme nous l’avons toujours été en France et comme nous le sommes toujours — sans richesse naturelle. Or un pays, c’est comme un être humain. Celui qui nait sans le sou est obligé de travailler pour gagner sa vie. Ils l’ont compris et ils ont fait de la recherche systématique de la performance un dogme absolu, celui du Lean Management. Lean signifiant « maigre » en anglais, le Lean Management est la chasse aux travaux sans valeurs ajoutée. Comme nous l’avons abordé lors de notre causerie de la semaine passée, toute activité met en œuvre des ressources humaines et matérielles et celles-ci ne sont pas gratuites. Il faut donc que nous définissions ce qu’est la valeur ajoutée car il ne s’agit pas de celle des comptables (honorable profession au demeurant).
Pour être clair, prenons un exemple :
Je suis ouvrier et je travaille dans une entreprise qui produit des stylos feutres. Mon boulot consiste à déposer un film sur le corps du stylo pour le décorer. Cette tâche dure une minute est cela correspond à un coût d’un euro (mon salaire et les charges). Avant que le stylo n’arrive sur mon poste, il est noir. Après mon intervention, il est décoré joliment. Mon travail a couté un euro mais il a apporté une valeur (esthétique) audit objet.
Le poste de travail suivant est tenu par un collègue dont la tâche consiste à transporter le stylo que je viens de décorer vers un magasin de stockage. Ce travail duré également une minute et coûte en conséquence un euro comme le mien. Lorsque cette action est terminée, le prix de revient du stylo s’est augmenté d’un euro mais sa valeur n’a pas changé. Il est le même après ce déplacement qu’avant.
Première conclusion, la première opération coûte un euro et apporte une valeur, la seconde coûte un euro et n’apporte aucune valeur.
Seconde conclusion et credo du Lean : il faut supprimer tous les travaux sans valeur ajoutée. En production, ils sont légion. Par exemple les manutentions, les réglages de machines, les stockages, les contrôles, la supervision.
Toutes les activités support sont à priori sans valeur ajoutée
Controverse du jour : faut-il supprimer les activités support ?
Non bien entendu car certaines d’entre elles sont obligatoires (de part la réglementation) et d’autres sont nécessaires pour des raisons logiques de ventes ou de gestion. Cependant il est capital de les remettre en question dans le même esprit que les activités de réalisation. Ce sont dans ces activités que, très souvent, les sources de productivité sont les plus nombreuses.
Provoquant, non ?
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