mercredi 6 juillet 2011

Performance : travailleur ou sportif ?



On compare souvent le sport et le travail qui présentent effectivement des analogies intéressantes. Cependant, en termes d’objectifs et de performance, il existe une différence fondamentale qui est trop souvent (consciemment ou inconsciemment) oubliée.
Pour un sportif, il est normal d’améliorer sa performance par l’entrainement intensif. Ainsi, tel apprenti marathonien démarre une saison avec un temps de quatre heures et après un an de courses, de régime et d’efforts, il passera sous la barre des trois heures.
Pour un employé (qui fera une carrière d’une quarantaine d’années), s’il est normal d’améliorer sa performance, il ne le fera pas de cette manière. Il doit vivre sa vie au travail normalement et produire une quantité d’énergie et de stress qui ne nuise pas à sa santé physique et mentale. On ne peut en aucun cas lui demander des efforts sans cesse plus élevés en le faisant travailler plus que la raison (oui, je sais, « où se trouve cette limite raisonnable ? » mais ceci est une autre histoire également).
C’est ainsi que l’on ne peut demander à un téléopérateur de vendre 100 aujourd’hui, puis 110 l’an prochain, puis 120 l’année suivante pour la seule raison que s’il a été capable de faire 100, il n’y a aucune raison de ne pas faire 110 l’an prochain en travaillant un peu plus.
La seule façon d’augmenter l’objectif est de modifier la méthode de travail. Et si l’objectif est atteint ou dépassé, pas question d’en ajouter.
Il faudra rappeler à tous les managers qui pratiquent cette approche l’histoire de l’âne et du paysan avare.
Un paysan possédait un âne qui mangeait un kilo de picotin par jour. Comme il était très pingre, il se dit que l’âne pourrait peut être faire le même travail avec moitié moins d’avoine.
Il essaie et effectivement, l’animal produit le même boulot.
L’homme réfléchit encore et estime que si l’âne a été capable de travailler avec une livre de nourriture, il pourra peut être le faire avec une demi-livre. C’est ce qu’il fit le deuxième jour.
Comme cette logique donnait de bons résultats, il décida de continuer l’expérience.
Le soir du troisième jour, l’âne mangea un quart de livre d’avoine.
Le soir du quatrième jour, il mourut !

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