Une petite digression pour te raconter une aventure d’été
chez un concessionnaire automobile dont je tairai la marque car je suis client
chez lui et je crains les représailles.
L’ouverture centralisée de la voiture de ma chère épouse ne
fonctionnant plus, je profite d’un trajet dans la (encore pour l’instant) capitale
régionale pour acheter une pile à la concession. C’est samedi matin et le jeune
mécano de service, avenant et serviable, m’explique que j’ai de la chance car
la pile qui va bien est en stock. Il me demande l’immatriculation de la
voiture. Cela m’étonne un peu mais bon, je lui réponds que je ne l’ai pas mais comme
je suis client chez eux, mon nom doit certainement figurer dans ses archives
informatiques. Il consulte l’ordinateur qui, me dit-il, est toujours lent à se
réveiller. En effet, nous attendons cinq bonnes minutes avant que la machine
daigne se manifester.
- - Je mets moins de temps pour changer les
plaquettes de frein d’une voiture que pour éditer une facture, ajoute-t-il.
Enfin, il me repère dans la mémoire et m’explique qu’il doit
créer un ordre de réparation.
- - Pour une pile ? m’étonnai-je.
- - Oui on ne peut rien vendre sans un ordre de
fabrication.
Il élabore ledit document, l’imprime en 3 exemplaires et me
demande d’un signer un.
Je m’exécute. Il va chercher une pile dans le stock l’insère
dans la clé (en 30 secondes, je tiens à le préciser) et s’informe de ma manière
de régler la facture.
- - Comme cela vous arrange. C’est combien ? Me
renseignai-je.
- - Je vais voir.
Nouvelle consultation de la machine.
- - 8,40 euros.
- - J’ai de la monnaie. En espèces ?
Je lui tends un billet de dix.
- - La caisse n’est ici, il faut passer au comptoir
d’à côté.
Nous nous déplaçons d’une douzaine de mètres.
- Attendez une minute, il faut que j’édite la facture (trois
exemplaires).
Bien entendu, cela doit se faire à partir d’un autre poste (qui
dort encore) et sur une autre imprimante (pas plus réveillée que son voisin).
Pendant ce temps, il cherche la clé de la caisse qu’il trouve après avoir
renversé quelques pots de stylos où elle était planquée. Je te rassure, il n’y
avait que quelques pauvres pièces jaunes seulement, pas de quoi te sortir la
nuit prochaine pour y faire un casse.
Il me trouva in extrémis un euro et soixante centimes de
monnaie (je frissonnais rétrospectivement à l’idée que la caisse manquât de
monnaie et qu’il eut fallu recommencer la procédure), me plia mon exemplaire de
facture après l’avoir signée et tamponnée et me souhaita gentiment un bon week-end.
Temps passé : 25 minutes. Tu crois que cette concession
fait une grosse marge sur la vente de piles toi ?
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