
Voici donc le message de la rentrée (trompettes) :
Postulat n°1 : le monde est injuste et certains d’entre nous
naissent avec des talents et des potentiels alors que d’autres en sont
dépourvus.
Postulat n°2 : ceux qui naissent avec des talents doivent
aider ceux qui sont démunis en partageant les richesses acquises.
Postulat n°3 : les richesses d’un pays (ou d’une communauté)
sont créées par les entreprises privées ou qui fonctionnent comme telles
c'est-à-dire qui produisent un bien et notamment par celles qui exportent.
Postulat n°4 : il faut tout mettre en œuvre pour que les
entreprises privées soient riches et créent de ce fait des richesses (à
partager) pour la société civile.
Hypothèse : les sociétés qui créent des richesses doivent
employer des talents rechercher la performance et l’excellence et doivent se
concentrer sur la création de richesses.
Plutôt que de tenter une
démonstration théorique pour laquelle je manque de compétence, je préfère
raconter une petite histoire (vraie, puisqu’elle m’est arrivée).
La télé a donné un soir le dernier
film qui a été réalisé avant la mort de Michael Jackson. Dans le film, on le
voit préparer son dernier spectacle. Bien que je ne sois pas un téléspectateur forcené,
j’ai regardé le film avec plaisir et j’ai été surpris de la recherche de la qualité
— de l’excellence devrais-je dire — du spectacle. Comme dans la plupart des
shows américains et plus particulièrement ceux de Michael Jackson, rien n’est
laissé au hasard. La chorégraphie est parfaite, tous les mouvements sont
absolument et parfaitement coordonnés et je ne parle pas de la qualité de la
musique ni de la classe des musiciens. L’explication de ce niveau d’excellence
est clairement perceptible dans ce film. Le régisseur (ou le responsable du
spectacle) n’embauche que des talents. A un moment, on assiste à un casting
pour la sélection des danseurs. Ils en observent des centaines pour en choisir
une dizaine. Les meilleurs.
Pas étonnant par conséquent que
les résultats soient du plus haut niveau. On ne trouve dans la troupe qui va
être mise en scène et travailler devant le public (payant) que des talents, que
des compétences, que des petits génies en tous genres. Quel spectacle pourrait-on
produire si à ce moment là, l’entreprise se laissait aller à des considérations
à caractère social ?
- - Oui
bon d’accord, ce danseur n’est pas très doué mais il a besoin de travailler car
il a une famille à charge. Tout le monde a droit à un boulot. Nous n’avons pas
le droit de faire de ségrégation à l’embauche.
Bien entendu, il doit y avoir des
mécanismes qui permettent à tous ceux qui ne sont pas au top (et nous sommes
nombreux) d’exercer une activité. Nombre d’entreprises n’ont pas besoin de
talents de haut niveau mais simplement de solides savoir faire associés à une
bonne conscience professionnelle.
Les talents sont nécessaires en
particulier dans les sociétés qui sont confrontées à la concurrence
internationale et qui de ce fait ne peuvent être handicapées par des ressources
peu productives.
Il n’y a pas que cette approche
bien entendu. Il faudrait aussi que l’on puisse évoquer la possibilité (on
rêve) d’imposer uniquement sur les résultats et non sur le fonctionnement de
ces sociétés. Si l’on taxe 100 sur le fonctionnement, c’est un surcout de
production et donc une perte de performance. Si l’on taxe la même somme sur les
résultats, il n’y a pas de surcout. Je sais que c’est un raisonnement simpliste
car les organisations peuvent tricher de multiples façons sur l’affichage de résultats
financiers mais nous ne manquons pas que je sache de talents dans le secteur
public qui pourraient trouver des solutions à ce problème.
Il y a d’autres moyens d’exprimer
l’égalité et la fraternité entre citoyens que de forcer les entreprises exportatrices
à embaucher sans ségrégation. Nous risquons tout simplement de perdre de la
compétitivité (il me semble que notre balance commerciale ne se porte pas très
bien) et que sans richesse nationale, le statut des plus faibles et des plus
démunis sera infernal. Mais comme disait ma chère grand mère : l’enfer est
pavé de bonnes intentions.
PS : Virginie, une amie DRH
qui bosse dans une entreprise « high tech » et qui de surcroit
exporte 90% de son CA (qui embauche des talents et qui les chouchoute) et à qui
j’expliquai ce raisonnement m’a confié qu’au Canada, les entreprises qui font
de la R&D sont dispensées de charges sociales pour les embauches de
chercheurs. Autrement dit, là bas, vous avez deux chercheurs pour le prix d’un.
Je n’ai pas vérifié l’information.
Si cela est vrai (et pourquoi ne
le serait-ce pas je vous le demande ?), nos amis Canadiens seraient-ils
plus malins que nous autres Français. Ce n’est pas possible,
rassurez-moi !
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