lundi 8 mai 2017

La compétition est-elle génératrice de performance ? Suite



Cette manière d’exprimer la performance (en termes de marchés et de concurrence), outre qu’elle se complique du fait qu’il faut connaître celle des concurrents en question (ce qui implique une activité de veille, certes parfois utile mais pas toujours aisée) ne garantit pas la victoire parce que mes concurrents, hein, ils ne nous feront pas de cadeau. Eux aussi vont se battre pour emporter la compétition.
Nous nous battrons aussi me dis-tu et c’est le secret de l’amélioration.
Permets-moi d’en douter.
Demande autour de toi, dans les bureaux et dans les ateliers de ta boutique pourquoi les gens travaillent et ce qui les motivent (si par hasard il existe un motif). Demande aux employés et aux opérateurs s’ils bossent pour que ton entreprise ou ta compagnie soit la première du monde.
Tout cela est un peu compliqué à gérer et, de plus, ce n’est pas gratifiant pour le personnel qui ne voit pas toujours de récompense à ses efforts si nous n’atteignons pas nos objectifs (si je suis second).
Personnellement, je préfère exprimer une performance en termes de progrès internes. Je me battrai contre moi même à la manière d’un sportif qui améliore sans cesse ses capacités. Dans ce cas, mes progrès dépendront uniquement des mes efforts et de mes capacités (celles de l’ensemble des personnels bien entendu).
Cela n’empêche pas de comparer mes propres résultats à celui des concurrents mais avec un état d’esprit de compétition différent.
Enfin, cette manière de penser n’est absolument pas compatible avec le fonctionnement des services publics. Et pourtant, il est question de performance dans ces organisations.  Il faut donc que nous abordions la performance d’une autre manière que celle liée à la compétition. Ce qui ne nous empêchera pas de nous comparer aux autres et de faire un peu de benchmarking pour le bien  de tous.
Un de mes gourous (François Cavanna) disait : "J'adore gagner mais je déteste que les autres perdent." J'aime bien ! 
    
      

1 commentaire:

rue Resal a dit…

Bonjour Yvon,
Comme tu peux le constater, je ne lis pas régulièrement ton blog :-)
Mais tombé dessus par hasard et par LinkedIn, j'ai lu et retrouvé tout ton esprit pratique et humaniste.
Cela étant évident, je n'aurais pas laissé un message pour enfoncer cette porte ouverte, mais ... ton allusion à François Cavanna m'a touché : j'ai beaucoup de plaisir à partager mon admiration et mon grand respect pour lui avec toi.
Bien amicalement,
Michel Vittot